« Ce sont des présences. Qui donnent la sensation que le temps a passé » dit Miralles à propos de ses personnages. Leurs silhouettes dénuées de troisième dimension évoquent, effectivement, davantage des ombres que des corps. Non-lieu, non temps, pas...
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« Ce sont des présences. Qui donnent la sensation que le temps a passé » dit Miralles à propos de ses personnages. Leurs silhouettes dénuées de troisième dimension évoquent, effectivement, davantage des ombres que des corps. Non-lieu, non temps, pas d’anecdotes ni d’action : debout, statiques, ces torses patientent, observent, marquent une pause, ils ne luttent pas, ils veillent. Fantômes intranquilles, allégories du grand âge de notre civilisation et de la persistance de nos mémoires, toutes ces figures clament l’inéluctablement éphémère définition de la condition humaine. Plus qu’à celle des expressionnistes, c’est aux toiles d’Alberto Giacometti, de Jean Fautrier ou de Zoran Music que se rattachent celles de Miralles; aux œuvres de tous ceux qui, depuis 1945, célèbrent la place des absents, l’importance des souvenirs. « Promenade parmi les ancêtres de demain », telle que la définit son auteur, cette peinture constitue autant une méditation qu’un témoignage.
Françoise Monnin Glossai
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