Dès ma deuxième année, je compris que hors
de la maison il existait un autre monde, une
façon de vivre différente de la nôtre.
Quand
nous sortions de la maison, tout changeait :
la langue, la façon de se vêtir des femmes et
des hommes, la couleur de leur...
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Dès ma deuxième année, je compris que hors
de la maison il existait un autre monde, une
façon de vivre différente de la nôtre.
Quand
nous sortions de la maison, tout changeait :
la langue, la façon de se vêtir des femmes et
des hommes, la couleur de leur peau et de leurs
cheveux.
Blonde et bouclée, on me remarquait et ce
regard sur moi était bizarre et fascinant, il m’incitait
davantage à vouloir intégrer le monde qui
m’entourait.
Nos sorties étaient pour moi une source de
joie, mais généraient chez ma mère une vague
inquiétude.
Ma mère était Oranaise et n’était pas
habituée aux Algériens du bled.
Elle ne parlait
pas l’Arabe et son tempérament timide la rendait
craintive.
Ce monde étrange, extérieur à mon cocon familial
portait un nom que j’entendais prononcer plusieurs
fois par jour et qui sous-entendait la distance qu’il
fallait prendre avec lui, il s’appelait : LESARABES.
Notre voisine Madame Roques, dont le mari
occupait un poste supérieur à celui de mon père à la
mairie, ét
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