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Le Voyageur de commerce
Bientôt huit heures.
L’aiguille de l horloge eut un sursaut de
malade des nerfs, et je venais d arriver ce matin-là, comme tous les
mardis, au quai de la grande gare.
Pour la dernière fois d’ailleurs
ce jour-là ; deux ans...
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Le Voyageur de commerce
Bientôt huit heures.
L’aiguille de l horloge eut un sursaut de
malade des nerfs, et je venais d arriver ce matin-là, comme tous les
mardis, au quai de la grande gare.
Pour la dernière fois d’ailleurs
ce jour-là ; deux ans déjà que je trainais mon personnage de
représentant, de la ville aux moisissures de province, avec cette
petite valise cuir carton, mais j’allais boucler la dernière
journée, enfin la dernière et vraiment avec joie, dieu sait si de ce
métier j en avais marre, des voyages pour commencer,
interminablement les mêmes, et cette quête murmurée sur place,
toujours psalmodiée de la même humble façon, en rapiéçant sans trêve
des mots, des tics, vieux de deux ans, usés aux coudes comme les
étoffes que je portais, comme l’abonnement de chemin de fer, comme
tout ce que trimballais en moi, d’un coin à un autre, avec cette
sensation de ne voir autour de moi qu un vaste panneau, paysage trop
bariolé et trop monotone, le panneau sans doute qui bougeai
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