• Aparté •
Moquette
Le jour où il est arrivé sous le théâtre-chapiteau où, pour la première fois hors d’une salle
traditionnelle, il allait jouer son Raoul, James
Thiérrée a humé l’air, soupesé l’espace si on
peut ainsi parler, puis s’est mis à quatre...
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• Aparté •
Moquette
Le jour où il est arrivé sous le théâtre-chapiteau où, pour la première fois hors d’une salle
traditionnelle, il allait jouer son Raoul, James
Thiérrée a humé l’air, soupesé l’espace si on
peut ainsi parler, puis s’est mis à quatre pattes
sur la moquette de la scène.
C’est là qu’on l’a
trouvé, brossant, lustrant le gris du tissu qui ne
lui convenait pas tout à fait.
Le soir, 518 spectateurs, debout, trépignant de
bonheur, l’ovationnaient à en perdre haleine.
Entre les deux, Raoul, féerie de spectacle, moment de grâce, fait d’un infini talent et de mille
habiletés extraordinairement maîtrisées.
Car
brosser soi même la moquette quand on est le
petit fils Chaplin n’est pas simple maniaquerie
d’artiste superstitieux.
Durant les 105 minutes
du spectacle, Thiérrée actionne lui-même les
contrepoids du décor, règle la hauteur des poulies, revient en scène, veille à tout.
Artiste-artisan quand tant de compagnies ont
des routines de fonctionnaires.
Grâces lui soient
re
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