À Charles Baudelaire
Si je vous disais « tu », on me prendrait pour qui ? On
dirait : « Celui-là, il se perche là-haut, dans les nuées,
avec ses ailes d’albatros qui donnerait plutôt vers le
corbeau.
.
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»
Si je te disais « vous », tu deviendrais...
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À Charles Baudelaire
Si je vous disais « tu », on me prendrait pour qui ? On
dirait : « Celui-là, il se perche là-haut, dans les nuées,
avec ses ailes d’albatros qui donnerait plutôt vers le
corbeau.
.
.
»
Si je te disais « vous », tu deviendrais encore plus froid
dans ta dernière terre et tu m’appellerais : Léo ! Viens,
allons voir les putes du Boulevard Edgard Quinet, ce
n’est pas loin de chez moi, deux pas, allons même au
« Monocle », cette boîte où celles qui « sont trop gaies »
s’en vont se faire une nouvelle virginité qui pèsera pas
lourd, dans les quatre heures du matin, au bras d’une
« saphique d’occasion ».
Ils t’ont pillé, Baudelaire,
Ils t’ont traîné dans leur Morale, ils disent que tu avais
la vérole et que tu en es mort.
Ils disent tant de choses,
tant de choses dans les manuels de littérature, je dis
bien « manuel.
.
.
» avec tout ce que cela comporte
d’inversion intellectuelle.
Ils sont tous invertis, ce jour,
ils pensent en reculant.
Il
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