Mai 1968 ou le vide en héritage
Les acteurs de Mai détestent la France, à l’exception de quelques symboles utilisables
Cyril de Pins
Nous sommes les héritiers de Mai 1968.
C’est indubitable.
Mais nous ne nous sommes plus que cela.
Ceux qui, comme moi,...
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Mai 1968 ou le vide en héritage
Les acteurs de Mai détestent la France, à l’exception de quelques symboles utilisables
Cyril de Pins
Nous sommes les héritiers de Mai 1968.
C’est indubitable.
Mais nous ne nous sommes plus que cela.
Ceux qui, comme moi, sont nés après 1970, n’ont reçu en héritage que ce que leur a légué la
génération précédente, celle qui avait une vingtaine d’années lors des réjouissances printanières où
tant de gens ont cru voir une révolution.
Et cet héritage est bien pauvre : il consiste en une
propension juvénile à la déploration et à la dénonciation publique, en une confiance illimitée et
aveugle en la jeunesse et en soi, en une détestation de principe de l’autorité et en un rejet haineux du
passé.
“Du passé faisons table rase”, disait l’Internationale, Mai 1968 et ses petits soldats lyriques l’ont
fait, en braillant : “Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi.
”
Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est assez réussi : plus un élève qui ne sache qui
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