Je pars
De guerre lasse, je pars.
Ce lointain puéril me fait gémir.
Blanc de rage, je pars
Las, que d’être là à me travestir
Foin de guenilles et d’oripeaux
Je n’en veux et n’en puis plus
Aux orties je les lancent, je suis nu,
Rien que le vent cinglant ma...
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Je pars
De guerre lasse, je pars.
Ce lointain puéril me fait gémir.
Blanc de rage, je pars
Las, que d’être là à me travestir
Foin de guenilles et d’oripeaux
Je n’en veux et n’en puis plus
Aux orties je les lancent, je suis nu,
Rien que le vent cinglant ma peau.
Les gens passent et se gaussent :
Quel balot, sans même de sabots !
Se retournant, du doigt, ils me tancent :
Voyez-le vêtu de rien comme un nigaud !
De moqueries aigries je n’ai cure,
Il me faut dépasser ce que j’endure
Et mener mes pas vers le couchant
Qui me fera voir le dernier chant…
Celui d’un cygne si noir
Que je crains de m’y voir en miroir
Reflet de mon âme, de mon cœur ?
Quoi ? est-ce déjà l’heure ?
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