Illustration: Cornelius Norbertus Gisbrechts, Trompe l'oeil. Board Partition with Letter Rack and Music Book, 1668, © Statens Museum for Kunst/National Gallery of Denmark www.smk.dk
Comment, face à la stigmatisation, une identité se constitue-t-elle ? À...
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Illustration: Cornelius Norbertus Gisbrechts, Trompe l'oeil. Board Partition with Letter Rack and Music Book, 1668, © Statens Museum for Kunst/National Gallery of Denmark www.smk.dk
Comment, face à la stigmatisation, une identité se constitue-t-elle ? À travers le cas des marranes dans l’Espagne des XVIe-XVIIIe siècles, Natalia Muchnik montre que l’individu prend sens dans une unité sociale soudée par une mémoire et des pratiques partagées.
Ces chrétiens, pour la plupart descendants des juifs convertis au xve siècle, accusés par l’Inquisition de judaïser en secret, ont développé une identité de groupe. Si la répression inquisitoriale et la clandestinité sont fondamentales pour sa cohésion, la société marrane a ses propres dynamiques. Fragilisée par sa diversité interne, sa mobilité spatiale et la labilité de ses pratiques religieuses, elle a multiplié signes et discours d’appartenance. Les codes qui caractérisent cette société secrète, l’hostilité au catholicisme ou les mythes de l
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