Poème lu par Alice Vilardel le samedi 19 février
au cimetière de Vaillac lors de l’enterrement
de Philippe Vilardel
souvent je fuis les traits familiers
du monde étroit qui nous est assigné
et hors des mains des grands meubles je passe
du songe épais...
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Poème lu par Alice Vilardel le samedi 19 février
au cimetière de Vaillac lors de l’enterrement
de Philippe Vilardel
souvent je fuis les traits familiers
du monde étroit qui nous est assigné
et hors des mains des grands meubles je passe
du songe épais de ma solitude
à l’autre rêve, à celui de l’espace
tremblant de froid dans mon identité
je sors, je sors par une porte basse,
déjà la nuit a changé de clarté
tandis qu’Un tel qui est moi, sur sa couche
durcit en paix dans son cercueil de corps
je ne sais plus quel nom je porte encor
mais j’ai les yeux, les mains et les oreilles
d’un voyageur qui serait revenu
et tout à coup un noir frisson m’éveille
entre les murs d’un quartier jamais vu
un pas qui n’étais pas le mien m’emporte
je traverse une foule de passants
et me voici dans l’ombre d’une porte
où souffle un formidable coup de vent.
quel trombe ! quel courage ! Tout tremble
si fort que l’univers se désunit
et que ma vie aussi se désassemble
et que bientôt rien
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